
15 films en présélection dans la catégorie meilleur film en langue étrangère, déjà dévoilés, en attendant la 94e cérémonie des Oscars, prévue le 27 mars 2022.
Le 21 décembre dernier, la liste des quinze films présélectionnés pour la cérémonie des Oscars 2022 dans la catégorie meilleur film en langue étrangère a été dévoilée.
Mais il faudrait attendre encore trois mois avant la 94e cérémonie des Oscars. Car les récompenses seront, en effet, remises dimanche 27 mars 2022. Une date reculée dans le calendrier pour ne pas interférer avec les Jeux olympiques d’hiver (4 au 20 février 2022), à Pékin, et qui seront suivis des Jeux paralympiques, (4 au 13 mars 2022).
L’Académie des Oscars a, cependant, prévu d’annoncer la liste des nommés en pleine compétition : mardi 8 février 2022. En attendant, voici les quinze films présélectionnés dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.
Great Freedom, du réalisateur autrichien Sebastian Meise, est un impressionnant film dramatique dans lequel Franz Rogowski excelle dans le rôle d’un homme incarcéré pour homosexualité dans l’Allemagne de l’après-guerre. Great Freedom est une œuvre qui repose sur l’équilibre d’un grand nombre de thèmes et d’éléments.
Il explore l’histoire allemande d’après-guerre, la vie homosexuelle avant sa dépénalisation et la façon dont la logique mortifère de l’incarcération crée une prison mentale, à tel point qu’une prison réelle devient discutable.
Un monde, de la réalisatrice Belge Laura Wandel, explore la problématique du harcèlement scolaire, «Un monde» avait fait sensation lors de sa présentation en juillet au Festival de Cannes. Récompensé sur la Croisette du prix Fipresci des critiques de cinéma internationaux dans la section «Un Certain Regard», centrée sur les cinéastes émergents, le long métrage s’est aussi vu attribuer en octobre dernier le prix du Meilleur premier film au Festival du film de Londres (BFI).
L’école du bout du monde, du réalisateur Bhoutanais Pawo Choyning Dorji, est un film difficile à classer. Un drame oui, peut-être, mais alors destiné à tous et qui fait du bien. De quoi détromper tous ceux qui ont des préjugés négatifs sur le cinéma dit «du monde». Le récit est classique dans sa forme, il est d’une grande profondeur, non dénué d’humour, et profondément beau. D’autant plus lorsque l’on sait que le film fut tourné sur les lieux de l’action, avec des acteurs non professionnels, notamment les enfants, qui habitent réellement à Lunana et dans ses environs hostiles, où la vie n’est pourtant que sourires et générosité.
Flee, du réalisateur Danois de Jonas Poher Ramussen, est un film réalisé principalement avec des images d’animation remarquables, Flee nous embarque ainsi dans le parcours d’un réfugié d’Afghanistan au Danemark. Jonas Poher Rasmussen raconte l’histoire d’Amin sous la forme d’un dessin animé réaliste dans lequel il intègre des images d’archives. Si l’animation permet d’entrer dans l’intimité du principal protagoniste, elle permet aussi une distance saine avec les horreurs que le film raconte alors que les séquences d’archives filmées en Russie ou en Afghanistan montrent la misère et la mort de façon crue.
Compartment No.6, du réalisateur Finlandais Juho Kuosmanen. Pourvu d’un humour ravageur qui n’est jamais l’ennemi de la profondeur et de la délicatesse, Juho Kuosmanen, bien aidé dans sa noble tâche par ses deux remarquables comédiens (Seidi Haarla et Yuriy Borisov), mène son récit à un train d’enfer. Le récit d’une histoire d’amour aussi insolite qu’émouvante, qui évite à chaque instant les pièges du psychologisme et du sentimentalisme.
I’m Your Man, de la réalisatrice allemande Maria Schrader, est une romance avec une pointe de comédie et d’anticipation.
Tel est le nouveau long métrage de la réalisatrice allemande Maria Schrader, qui a récemment mis en scène la mini-série à succès de Netflix, Unorthodox. Outre son pitch plutôt original et séduisant, la réussite de ce 3e long métrage de Maria Schrader tient à son esthétique plutôt léchée, aux faux airs de film futuriste avec des décors clairs et épurés.
Lamb, premier film du réalisateur Islandeais Valdimar Jóhannsson.
Cette œuvre semble avoir été créée comme une expérience Cinématographique, un conte mythologique, pour un Cinéma imaginatif, quelque chose de curieux, à ne plus savoir s’il faut en rire, ou bien se laisser emporter par l’interprétation remarquable et mystérieuse de Noomi Rapace Belle, dans une lumière triste, décorée par ces vastes prairies, cette nature sauvage qu’est l’Islande, où la parole s’efface dans le brouillard d’un quotidien monotone, à la rudesse de l’effort d’un couple…
Un Héros du réalisateur iranien Asghar Farhadi.
Le metteur en scène de «Une séparation» signe son retour sur les écrans avec «Un héros», film magistral sur un Iranien aux abois qui a été honoré par un Grand Prix du jury au dernier Festival de Cannes. Cette fiction confirme le talent d’un réalisateur qui observe les réalités de son pays avec un regard subtil et ambigu.
La Main de Dieu, du réalisateur italien Paolo Sorrentino qui signe, avec enthousiasme et exaltation, une œuvre où ses personnages sont filmés comme autant de rêves, d’espoirs, au milieu de décors luxueux, de paysages merveilleux et d’ambiances divines.
Drive My Car, du réalisateur japonais Ryūsuke Hamaguchi. Prix du scénario à Cannes 2021, ce film s’approche plus d’un cinéma social à la Ozu, d’une épopée — proche du road trip ou de la quête d’identité. Un film à visage humain, la chronique d’un homme d’abord, puis d’un autre, d’une femme, deux femmes et puis d’une petite bande de comédiens japonais, coréens, chinois. Une troupe hétéroclite qui se rassemble, à Hiroshima.
Hive, de la réalisatrice kosovare Blerta Basholli. Inspiré de faits réels, ce premier long-métrage, qui vient de faire sa première mondiale dans la section World Cinema Dramatic Competition au Festival du film de Sundance, raconte l’histoire d’une provinciale vivant dans une petite bourgade qui se retrouve confrontée aux préjugés et à l’incertitude alors qu’elle tâche de donner aux femmes de sa communauté l’élan de prendre en main leur propre destin.
Prayers for the Stolen, de la réalisatrice mexicaine Tatiana Huezo, est un film qui met en lumière les femmes d’un petit village du Mexique en proie aux cartels et à la corruption. La réalisatrice fait le pari de la simplicité. Seuls l’amour et la transmission des connaissances semblent pouvoir sortir les protagonistes des abysses de la violence.
Julie en douze chapitres, du réalisateur norvégien Joachim Trier. Le film résonne en puissance à travers la trajectoire d’une jeune femme indécise, Joachim Trier propose une réflexion profonde sur l’amour, la vie de couple, la filiation, le rapport à la culture, mais aussi sur le temps qui passe et les aspirations manquées. Il le fait grâce à une mise en scène inventive —qui s’offre, au centre du film, une séquence-pivot onirique d’une grande poésie—, mais aussi une tonalité très personnelle, qui mêle gravité et humour, légèreté et sensibilité, romantisme et crudité.
Plaza Catedral, du réalisateur panamien Abner Benaim, est un film qui raconte l’histoire d’Alicia, une femme qui, après avoir eu une vie parfaite, subit la mort tragique de son fils; sa douleur est criblée de culpabilité, une culpabilité qui l’a amenée à se dissocier de la société, de la vie conjugale et d’elle-même. Jusqu’à ce qu’elle rencontre “Chief”, un garçon qui s’occupe des voitures devant son appartement de la Plaza Catedral dans la vieille ville de Panama et qui parvient à renverser sa réalité actuelle. C’est la première fois qu’un film panaméen accède à la phase de demi-finale des Oscars.
The Good Boss, du réalisateur espagnol León de Aranoa, est un film qui fonctionne comme une machine comédique parfaite, noire et caustique, sauvage et critique avec ce monde dans lequel nous nous faisons exploiter. C’est bien là sa magie, son ton et sa puissance : dans la critique qu’il formule contre les mécanismes peu éthiques du néolibéralisme, avec ses serviteurs et sa hiérarchie, provoquant des torrents de rires grâce à des dialogues sublimes.