
Quel est l’impact des nouvelles technologies sur la musique? Comment le numérique a-t-il modifié nos pratiques musicales? Dans ces mutations technologiques, le musicien risque t-il de perdre sa place au détriment de l’appareillage numérique? Les nouvelles technologiques pourront-ils insuffler aux musiques traditionnelles, populaires et ethniques une seconde vie pour les inscrire dans le contemporain? Ces questions et d’autres ont été du codeur du panel qu’a accueilli le Centre international de Tunis pour l’économie numérique (TICDCE), dans le cadre d’un partenariat avec les JMC 2023.
Le panel a vu la participation de Mariem Abdeljaoued, experte en développement d’actifs numériques et CEO TOKENOPP, Anas Ghrab représentant régional de » The international Council for traditionnel » -ICTM et l’ancien directeur du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes (palais Ennejma Ezzahra), Benjemy, auteur- compositeur et Dj ,élu meilleur dj en Tunisie en 2018 par le magazine People’s Beats, Nessim Zghidi Dj et compositeur de musique électronique basé à Lyon et également co-fondateur du label Shouka.
De la nouvelle scène musicale et des mutations quotidiennes que la musique en train de subir avec cette évolution technologique, les panelistes ont parlé au début de cette rencontre qui a drainé un bon de professionnels surtout des programmateurs. Animé par Mondher Fellah, directeur de production de l’édition 2023 des JMC, le débat a été une occasion de ce changement et de son impact. Dans son intervention, Benjemy, auteur-compositeur et dj à succès, avec un doctorat en lettres en poche, a noté dans son intervention que les nouvelles technologies ont permis à l’artiste d’être autonome.
Il suffit d’avoir son studio home pour produire sans avoir besoin d’un label ou de recourir à tant de procédures d’organisation d’un spectacle car l’interaction est directe. Un avis partagé par Nessim Zghidi. « Aujourd’hui, pas besoin de passer par un studio d’enregistrement et de chercher des musiciens surtout de se soucier de tant de détails. L’artiste n’a besoin que de sa propre machine et d’une bonne connexion internet. Il n’a même pas besoin d’être à London ou à New York.
Les nouvelles technologies ont vraiment changé la donne « . Experte en développement d’actifs numériques et CEO TOKENOPP, Mariem Abdeljaoued a présenté toutes les faveurs qu’offrent aujourd’hui les nouvelles technologiques à la musique et aux créateurs, mettant l’accent sur le rôle aujourd’hui l’intelligence artificielle et sur le nouveau écosystème.
Du metaverse qui est en train de révolutionner l’industrie musicale, elle a également parlé, tentant de cerner les traits de la future scène musicale mondiale.
Dans cet ordre d’idées, Benjemy a tenu à souligner qu’aujourd’hui « l’industrie de musique est entrain de nous orienter vers des projets en solo et le concept du groupe est entrain de disparaître », dit-il. Et d’ajouter « Cette nouvelle tendance a été dictée par plusieurs facteurs essentiellement économiques surtout après la Covid.
Aujourd’hui, même les directeurs des festivals pensent que programmer un seul artiste pour un grand show, exploitant les nouvelles technologiques est plus qu’économique qu’inviter un groupe avec tous les frais du transport, d’hébergement… ».
Universitaire et chercheur Anas Ghrab, également représentant régional de « The international Council for traditionnel » -ICTM et ancien directeur du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes (palais Ennejma Ezzahra) est revenu dans son intervention sur la définition de musique avant et aujourd’hui notamment avec les nouvelles technologies, soulignant qu’elle que soit la performance de la machine, la touche humaine est essentielle parce que c’est l’homme va collecter les donner, les introduire et également effectuer les changements de paramètres nécessaires.
Mariem Abdelajouad a mis l’accent sur l’émotion, sur le vécu, le réel, le vivant qui font la différence. « Plus que les machines sont développées, plus que les artistes sont performants. Les artistes seront conviés toujours à être innovants essayant en même temps de profiter de cette avancée technologique et devancer la machine », commente Benjemy.
Des droits d’auteur dans le monde du virtuel et de l’intelligence artificielle, et surtout de la place de l’artiste, du musicien, les pénalistes et le public ont discuté soulevant certaines questions liées même à l’essence de la création.
Des musiques traditionnelles comme le stambali (Tunisie) et le gnaou (Maroc), les intervenants et les participants ont échangé, mettant l’accent sur le rôle des nouvelles technologies dans l’archivage et la préservation de ces traditions mais aussi sa réinvention.