
Dans un froid glacial, les sauveteurs continuaient, mercredi 8 février, de mener une course contre la montre pour tenter de porter secours aux rescapés du tremblement de terre d’une magnitude de 7,8, survenu lundi à l’aube, et qui a détruit des villes entières dans le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie. D’après le bilan donné jeudi 9 février par le vice-président turc, Fuat Otkay, 14 351 personnes ont été tuées dans le pays. En Syrie, on dénombre 3162 décés, selon les bilans officiels, ce qui porte à 17513 le nombre total de victimes.
« Le nombre de morts et de blessés devrait s’alourdir considérablement, de nombreuses familles se trouvant encore sous les bâtiments effondrés », a déclaré jeudi matin sur Twitter, Raed Saleh, le chef du service de secours dans le nord-ouest de la Syrie. Le ministre de l’intérieur turc a averti, mardi, que les prochaines quarante-huit heures seraient « cruciales » pour retrouver d’éventuels survivants. L’aide internationale a commencé à arriver en Turquie, où un deuil national a été décrété pour sept jours.
L’Organisation des Nations unies (ONU) a reçu l’assurance qu’une partie de l’aide humanitaire d’urgence « allait passer ce jeudi » par le point de passage de Bab Al-Hawa, le seul autorisé entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie, a fait savoir l’envoyé spécial de l’ONU à Genève, Geir Pedersen.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a reconnu des « lacunes » dans la réponse apportée. « Il est impossible d’être préparé à un désastre pareil », a-t-il déclaré depuis la province du Hatay (Sud), l’une des plus touchées, à la frontière syrienne. « Quelques personnes malhonnêtes (…) ont publié de fausses déclarations, telles que “nous n’avons pas vu de soldats ni de policiers” » dans cette province, a dénoncé M. Erdogan, ajoutant que 21 000 membres du personnel de secours avaient été déployés au Hatay. « Nous apporterons une réponse au désastre de façon à ne laisser personne sous les ruines ni personne souffrir », a-t-il promis à quatre mois de l’élection présidentielle. Selon un responsable turc, la catastrophe pose de « très sérieuses difficultés » pour la tenue de l’élection présidentielle prévue le 14 mai, mettant sous pression le président.
Twitter est resté inaccessible sur les principaux fournisseurs de téléphonie mobile turcs mercredi, sur fond de multiplication des critiques en ligne visant la réponse du gouvernement au séisme qui a frappé le pays. « Twitter a été informé par le gouvernement turc que l’accès sera[it] réactivé sous peu », a tweeté jeudi [mercredi soir aux Etats-Unis] le patron du réseau social, Elon Musk. Une journaliste de l’Agence France-Presse présente en Turquie a confirmé jeudi matin que Twitter était de nouveau accessible.
«Toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit»
Les premières équipes de secouristes étrangers sont arrivées mardi. Selon M. Erdogan, qui a déclaré l’état d’urgence pour trois mois dans les dix provinces touchées par le séisme, quarante-cinq pays ont proposé leur aide.
L’Union européenne (UE) a mobilisé pour la Turquie 1 185 secouristes et 79 chiens de recherche de dix-neuf Etats membres. Pour la Syrie, l’UE est en contact avec ses partenaires humanitaires sur place et finance des opérations d’aide.
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avec AFP + Le Monde